18 septembre 2024
Dakar, Sénégal
Politique

Périls sur les routes : Ce que disent les statistiques

En une semaine deux accidents très meurtriers ont fini par imposer aux autorités, comme aux acteurs et usagers de la route, la nécessité d’arrêter des mesures «avec toute la rigueur pour sécuriser les voyageurs», selon les mots du Premier ministre. Ce qui commande plus que les 22 solutions arrêtées la semaine dernière suite au drame routier de Sikilo. Ce sont les statistiques de la Banque mondiale relatives aux taux de mortalité routière, en Afrique et à travers le monde, qui indexent et orientent, du coup, le pays de la «Téranga».

En matière de sécurité routière, les statistiques montrent que l’Afrique donne le mauvais exemple. Car, selon les données de la Banque mondiale, le taux de mortalité moyen lié aux accidents de la route y est le plus élevé. Il s’établit à 26,69 décès pour 100.000 habitants.

Le Sénégal n’est pas si loin de cette moyenne macabre, puisque la route y tue, annuellement, environ 23,5 sur 100 mille habitants.

Au fond du gouffre des décès par accidents routiers dans le continent, il y a la République centrafricaine (37,7). Dans la sous-région ouest-africaine, la Guinée Bissau affiche 32,2 décès pour 100.000 personnes, la Guinée Conakry 29,7, la Gambie 29,6 et la Mauritanie 25,6 : 4 pays riverains du Sénégal, qui arrive derrière son voisin malien (22,7), pourtant meurtri par le djihadisme.

Et, le taux de mortalité routière publié par la Banque mondiale en 2019 laisse entrevoir que les accidents routiers ne sont pas à ranger dans la «fatalité», qui a bon dos. Pour preuve, le Maroc a réduit le taux sur 100 mille personnes à 17, la Tunisie à 16,5 et l’Egypte à 10,1.

Ailleurs, en Asie la populaire Chine enregistre pour l’instant 17,4, l’Inde 15,6 et le Japon 3,6 décès routiers sur 100 mille habitants.

Aux Etats-Unis, on frôlait les 12,7, en Russie 12, en France il gravitait autour de 5,1. En Suisse, seuls 2,2 personnes sur 100 mille meurent par accident de la route.

Ici et là, il a été établi que les accidents de la route et les morts qu’ils occasionnent résultent, principalement, du non respect du Code de la route, de la consommation d’alcool et/ou de drogue et de l’utilisation au volant du téléphone.

Il faudra donc agir sur ces facteurs humains, à côté de la qualité des infrastructures et de la qualité et de la garantie du matériel roulant pour que le Sénégal cesse d’enregistrer son taux de mortalité routière actuel, qui fait des voyages un moment de totale angoisse.

Pour qu’ils se fassent en sécurité et moins de stress, il faudra également penser à d’autres solutions que les voies terrestres, puisque les statistiques trouvent que voitures et bus tuent plus que le tramway et celui-ci moins que le train.

Et dans le combat contre les accidents de la route, partout et de tout temps, c’est l’Etat qui doit rester le maître du jeu, en synergie avec les citoyens.

C’est à ces différents prix, seulement, que Sikilo et Sakal relèveront des douloureux et instructifs souvenirs de lieux d’accidents routiers macabres au Sénégal.

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