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Mamadou Moustapha Ba « Le taux d’exécution des dépenses budgétaires sont évalués à 94% »

« L’économie sénégalaise s’inscrit dans une trajectoire de reprise après trois années de démonstration d’une grande résilience grâce à la bonne tenue des finances publiques. Ainsi, à la faveur d’un taux d’exécution des dépenses budgétaires de 94% porté par une mobilisation très satisfaisante des ressources internes et externes, les importants projets et programmes de développement du Plan d’Actions prioritaires II ajusté et accéléré (PAP2A), ont atteint des niveaux de réalisation appréciables », a déclaré hier, le ministre des Finances et du budget lors de l’atelier de lancement de gestion budgétaire de l’année 2024. En effet, devant l’ensemble des acteurs de l’exécution des dépenses, Moustapha Ba a rappelé que la gestion budgétaire au titre de l’année 2023 s’est déroulée dans un contexte international caractérisé notamment par la persistance des incertitudes liées aux tensions géopolitiques avec la poursuite de la guerre russo-ukrainienne et la crise israélo-palestinienne. Au point que l’environnement (des affaires) a beaucoup affecté les circuits d’approvisionnement des marchandises entraînant un ralentissement des échanges commerciaux internationaux avec comme corollaire, la persistance de la poussée inflationniste bien que de moindre ampleur par rapport à l’année 2022. Cependant, malgré les difficultés économiques exogènes dont les contrecoups ont chamboulé l’activité économique de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) avec des taux de 5,2% en 2023 contre 5,6% en 2022 tandis que l’inflation projetée à 3,7%, a connu une hausse située à 7,4%, le Sénégal s’est mieux comporté grâce à des politiques économiques réalités. A preuve, malgré le report de la date de démarrage de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, les contingences évoquées supra ainsi que les tensions socio-politiques internes qui se sont greffés à cette conjoncture déjà difficile entraînant ainsi la révision à la baisse de la croissance de 2023 qui s’établirait finalement à 4,1% contre 10,1% initialement, le taux d’inflation annuel moyen a été de +5,9% contre 9,7% en 2022 soit un repli de 3,8 points. Au moment où le déficit budgétaire arrêté à 1045 milliards soit 5,5 % dans la loi de finances initiale, a aissi été revue à la baisse à 917,5 milliards soit 4,9 % dans la perspective de la consolidation budgétaire avec l’objectif de la ramener à 3% du PIB en 2025. Mieux, grâce aux réformes entreprises, l’année 2024 verra le déploiement progressif des applications de gestion budgétaire (SYSBUDGEP) et comptable (ASTER) dans les ambassades et consulats en vue, d’une part d’habiliter les Ambassadeurs et les Consuls généraux dans leur fonction d’ordonnateur secondaire et d’autre part, d’assurer une exécution et un reporting plus instantanés des dépenses à l’étranger. « En effet, au sens du décret n° 2020-1036 du 15 mai 2020 relatif au contrôle de gestion, un système de pilotage est mis en œuvre au sein d’un département ministériel ou d’une institution constitutionnelle, en vue d’améliorer le rapport entre les ressources engagées et les résultats obtenus au titre de l’exécution d’un programme budgétaire donné sur la base des objectifs préalablement définis. A ce titre, une circulaire et un guide portant sur les modalités d’opérationnalisation du Contrôle de gestion dans les départements ministériels sont déjà élaborés et seront partagés très prochainement », a-t-il rappelé. Dans ce sillage, a-t-invité l’ensemble des ministères et institutions constitutionnelles à « veiller à la mise en place des cellules de contrôle de gestion en leur sein et à s’approprier le guide pratique d’implémentation élaboré par (ses) services en vue de réussir une mise en œuvre efficace du dispositif ». Selon le Ministre des Finances et du budget, l’application du décret n°2023-2142 du 31 octobre 2023 portant réglementation du cadre général de la Gestion des Investissements publics apportera des innovations majeures dans le processus de planification, de sélection, d’exécution et de reporting des investissements publics. A cet effet, des ateliers de partage seront organisés avec tous les ministères au courant de cette année 2024 afin d’assurer une application des dispositions y relatives dans le cadre de la préparation de la loi de finances 2025. Au chapitre des dépenses de transfert, dans un souci de transparence et de rigueur budgétaire a-t-il dit, le mode d’exécution actuel qui ne permet pas d’appréhender les natures économiques des dépenses effectuées, sera revue. Cette situation constitue une limite majeure à l’analyse de ces transferts. Ainsi, pour améliorer la disponibilité de l’information sur ces dépenses, Moustapha Ba a indiqué qu’il a été jugé nécessaire d’intégrer dans le processus de leur mobilisation et de leur exécution un module à travers SYSBUDGEP, permettant de renseigner toutes les dépenses, à l’instar de ce qui est fait pour les autres types de dépenses.

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