Politique

Nous allons promouvoir la renaissance culturelle du Sénégal (Par Mary Teuw Niane)

La renaissance culturelle de notre pays est une condition nécessaire à la construction de notre entreprise patriotique de transformation nationale.

Elle est multiforme.

Cependant nous retiendrons ici seulement cinq (5) leviers pour l’atteindre.

Premier levier: les langues nationales

La langue maternelle fait partie des éléments constitutifs de l’identité culturelle de chaque personne.

Sa reconnaissance, la promotion de son apprentissage, son usage comme moyen de production et de diffusion des connaissances constituent un facteur essentiel dans la construction chez l’enfant de la confiance en lui-même. Elle participe à l’élimination des complexes par rapport aux autres enfants et surtout aux enfants des autres parties du monde plus aisées.

C’est pourquoi les langues nationales seront introduites dès le préscolaire qui se fera entièrement en utilisant ces langues. Elles seront les langues d’enseignement du cycle élémentaire. Le français sera introduit en CE1 tandis que l’anglais le sera en CM1. L’enseignement de l’arabe sera généralisé dès la sixième de collège.

Nous allons promouvoir l’édition, la rédaction de livres et de manuels dans toutes les langues nationales.

Les agents et les ONG qui s’occupent de l’alphabétisation en langue nationale seront associés à l’élaboration et à la mise en œuvre de ces politiques.

Chaque université publique aura un Département de langues et cultures africaines qui formeront les étudiants de la licence au doctorat sur les langues nationales.

Il faudra un peu de temps bâtir le capital humain capable de soutenir la nouvelle politique de promotion, d’appropriation et d’enseignement des langues nationales comme langues vivantes porteuses de connaissances.

Une partie de l’enseignement professionnelle se fera en langue nationale.

L’Académie nationale des langues nationales sera revitalisée.

Les médias publics renforceront la part réservée à nos langues nationales. Les médias privés auront l’obligation de consacrer au moins une émission d’une heure par semaine à chaque langue nationale. Le Soleil et l’APS éditeront chaque semaine un résumé de l’actualité hebdomadaire dans toutes les langues nationales.

L’État prendra des mesures incitatives comme l’écriture en français et en langues nationales des tableaux d’indications sur les routes.

Nous motiverons les populations à apprendre les langues nationales grace aux espaces d’expression et aux opportunités d’usage des langues nationales.

Deuxième levier: la religion

Le Président de la République prêtera serment sur le Coran ou la Bible selon sa confession.

Nous créerons le Conseil du Culte islamique et le Conseil du Culte chrétien. Ces deux conseils auront pour mission d’accompagner l’État dans tous les aspects de sa politique religieuse et seront consultés pour les lois à caractère sociale.

L’enseignement des religions fera désormais partie des programmes du préscolaire à l’enseignement supérieur.

La référence à la laïcité sera supprimée dans la Constitution et remplacée par la notion de séparation entre le pouvoir politique et le religieux.

L’État aura constitutionnellement la mission d’apporter son appui aux communautés religieuses afin de les accompagner dans l’expression confortable de leurs croyances religieuses, de l’éducation religieuse et dans la construction de lieux de cultes.

Dans un pays où 95 % de sa population est musulmane et 5 % chrétienne, nous supprimerons le statut de semi-clandestinité des religions pour leur restituer leur statut de reconnaissance totale de l’État et leur place de composante essentielle dans la constitution de l’identité de la Sénégalaise et du Sénégalais.

Troisième levier: la culture

La culture est l’autre élément constitutif de l’identité du Sénégalais.

Le système éducatif intègrera dans ses programmes l’enseignement de nos meilleures valeurs de culture, de civilisation et de religions.

Il intègrera aussi la formation des élèves, des étudiantes et des étudiants au chant, aux instruments de musique, à la musique, à la dance, au théâtre, au cinéma, au dessein, à la peinture, à la poterie, à la sculpture, etc.

L’État appuiera les artistes, les cinéastes, les peintres, etc., à disposer d’une véritable sécurité sociale et d’un système de retraite.

Nous créerons dans chaque capitale régionale un complexe culturel et d’exposition où pourront se produire les artistes, où il sera possible de voir des films, d’assister à des spectacles divers, de visiter des expositions et de participer à des conférences.

Nous referont revivre intensément une animation culturelle correspondante aux multiples talents Sénégalais dont nous accompagnerons l’émergence.

L’État accompagnera aussi les écrivains et fera en sorte que chaque commune du Sénégal puisse disposer d’une médiathèque.

Nous feront la promotion de la lecture auprès des jeunes et de tous les Sénégalais à travers des livres écrits dans les langues nationales, en Français ou en anglais.

Les apprenantes et les apprenants, la population, les hommes et les femmes vont réapprendre la culture de participer à une conférence, d’aller au cinéma, de lire un livre, de visiter un musée, d’admirer un tableau, de s’extasier devant des peintures sous-verre, de s’attendrir à l’écoute de la voix mélodieuse d’une cantatrice en langue nationale, etc.

Nous appuierons aussi la promotion de nos mets et jeux traditionnels en voie de disparition.

Quatrième levier: l’artisanat

L’artisanat est le produit de nos savoir-faire, de nos us et coutumes et de nos pratiques religieuses.

Notre soutien à l’artisanat se fera sous plusieurs angles: la formation, l’équipement, le financement et la commercialisation.

Pour que notre artisanat puisse offrir pleinement toutes les opportunités d’emplois qu’il recèle, nous l’accompagnerons dans la durée.

Nous appuierons aussi les efforts de normalisation des produits de l’artisanat sénégalais.

Nous accompagnerons la mode, les stylistes, les tailleurs et les bijoutiers au Sénégal et dans la Diaspora

Cinquième levier: le tourisme

La renaissance culturelle du Sénégal rendra le Sénégal très attractif pour le tourisme.

Nous feront la promotion de ses spécificités culturelles, de ses lieux historiques, de ses beaux sites et de ses parcs naturels, de ses jeux et sports traditionnels, de ses valeurs humaines, etc.

Nous ferons en sorte que le tourisme local et international traduisent en emplois, revenus et affluence la renaissance culturelle du Sénégal.

Nous assurerons la promotion du tourisme par la réduction du coût des billets d’avion , de l’hébergement et de la restauration, par l’élévation du niveau de qualité des réceptacles et des services, la fin des tracasseries et des harcèlements dans la voie publique sur les touristes.

Nous rassurerons les touristes par l’établissement d’un classement honnête, sincère et transparent des hôtels, leur sécurisation, l’existence de plateaux sanitaires aux normes internationales et les facilitations au niveau des formalités dans nos aéroports.

Le reboisement, la création d’espaces verts et de bosquets dans les villes, l’embellissement des villes et des villages, l’éradication du plastique et son nettoyage systématique, le nettoyage systématique de la saleté, la propreté des villes, villages, des plages et des lieux publics seront des facteurs supplémentaires décisifs pour atteindre notre objectif d’un tourisme massif en dizaines de millions de visiteurs.

La renaissance culturelle du Sénégal que nous allons bâtir aura des impacts puissants dans la prise de conscience de l’importance de la confiance en soi, de l’obligation de respect de notre dignité individuelle et collective, de l’élimination de nos complexes vis-à-vis des autres, de la création massive d’emplois, de la création de richesses et du rayonnement de notre pays à l’extérieur.

Enfin, la renaissance culturelle du Sénégal, tout en mettant en valeur la richesse de notre culture plurielle, dans le cadre de notre entreprise patriotique de transformation nationale, offrira à notre population notamment à notre jeunesse des opportunités incommensurables de gagner confortablement sa vie dans la dignité.

Dakar, samedi 17 juin 2023
Prof Mary Teuw Niane

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