Contrairement à une idée largement partagée depuis samedi 03 février avec l’abrogation par Macky Sall du décret par lequel il convoquait le corps électoral pour élire son successeur, ce n’est pas la première fois qu’une élection présidentielle est reportée au Sénégal. Cela a eu lieu en 1967, sous le Président Senghor qui, après la crise de décembre 62, avait fait voter une nouvelle constitution en 1963. C’était pour renforcer le présidentialisme.
C’est pour introduire le pouvoir de dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République que Senghor élu pour 4 ans en décembre 63) a donc fait adopter une révision constitutionnelle le 20 juin 1967. L’élection prévue en décembre 67 n’eut finalement lieu qu’en février 1968.
Dans son ouvrage, « Les révisions de la constitution au Sénégal », le constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall (actuel ministre des Affaires étrangères) l’explique en détails. « A cet égard, la loi constitutionnelle n° 67-32 du 20 juin 1967 portant révision constitutionnelle a, entre autres, pour objet la réintroduction du droit de dissolution dont la mise en œuvre entraîne la démission du Président de la République et l’organisation concomitante d’élections présidentielles et législatives », y dit-il.
Autre source : J-C. GAUTRON, « La révision constitutionnelle de 1967 », Revue sénégalaise de droit, n°2, décembre 1967, p. 5.
Source : Enquête plus
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