Sorti de prison en début 2023, après avoir purgé une peine de cinq ans pour trafic de drogue, I.Gassama qui était dans le collimateur des éléments du commissariat de Grand-Yoff, est retourné en prison le 02 mai pour offre ou cession de chanvre indien et rébellion. Selon la police, il s’est mutilé avec un tesson de bouteille pour ne pas être embarqué dans leur fourgonnette.
« Senzala », cette zone de Grand-Yoff où la drogue, l’alcool et la prostitution forment un cocktail détonnant, fait régulièrement l’objet de descentes policières. Informés d’un trafic intense de chanvre indien mené par I.G. et C.O.K. des éléments de la brigade de recherches du commissariat de Grand-Yoff ont fait une descente sur les lieux et interpellé un groupe d’individus dont les deux mis en cause. À en croire la police, G., qui est récemment sorti de prison après un séjour de cinq ans pour trafic de drogue, a pris un tesson de bouteille et s’est automutilé pour ne pas être arrêté. Lorsque le mis en cause s’est présenté ce jeudi à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar à côté de C.O.K., pour détention de chanvre indien en vue d’offre ou cession et rébellion,
des traces de blessures étaient visibles sur une partie de son cou et de sa tête. Son poignet et son coude gauche étaient sous pansements.
Devant les juges, les prévenus ont nié les faits. G. était, dit-il, de passage à « Senzala », alors que K.prétendait rendre visite à son enfant qui vit avec sa mère. Ils soutiennent ne s’être pas blessés volontaitement mais plutôt avoir été copieusement tabassés par les policiers puis conduits à l’hôpital. Les 500 g et 3 cornets de chanvre indien
n’ont pas été trouvés sur eux, clament-ils. Selon G., ce n’est pas pour le délit de trafic de drogue qu’il a purgé 5 ans. Il avait hébergé, clame-t-il, quelqu’un qui avait maille à partir avec la justice et les policiers n’ont pas cru en son innocence. C’est au commissariat qu’il a fait la connaissance de K.
Le représentant du parquet a souligné que dans une république, il ne saurait y avoir des zones de non droit et « Senzala » ne fait pas exception à cette règle. Si les prévenus n’avaient rien à se reprocher, ils n’avaient pas besoin d’opposer une farouche résistance aux policiers et de se blesser. Il requiert six mois ferme.
Convaincu qu’il n’y a aucun élément objectif pour condamner ses clients, Me Khadim Kébé croyait que le parquet allait requérir pour une fois, à décharge. Les policiers ayant parlé d’automutilation pour masquer les tortures exercées sur G. et K.,
l’avocat a plaidé et obtenu la relaxe au bénéfice du doute. Ses clients s’en tirent ainsi à bon compte.
