Au moins six femmes ont formellement identifié K.Mbaye comme étant leur agresseur. L’une d’elle qui se rendait à l’hôpital est décédée cinq jours après les faits. Une autre, née en 1967 s’est plaint d’attouchements. Malgré tous ces détails et le fait que des biens des victimes ont été retrouvés chez lui, Mbaye a nié à la barre. Il a écopé de deux ans ferme.
K. Mbaye n’a que 20 ans mais il fait l’objet de six plaintes pour vol avec violence. Le bonhomme attrait à la barre du tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye, s’attaquait à de jeunes ou vieilles dames aux alentours de 06 h du matin, non loin d’un arrêt de bus sis à Thiaroye.
Selon S.Thiam, moins d’une minute après qu’ils se sont croisés dans une ruelle non éclairée, alors qu’elle se rendait au travail, Mbaye a rebroussé chemin, sorti un couteau et lui a intimé l’ordre de lui remettre son sac à main, le téléphone et le sachet qu’elle tenait. Elle a obéi sans résistance. Le sac et le sachet ont été retrouvés dans la chambre de Mbaye après son arrestation.
Mme A. Séne a été victime des agissements de Mbaye deux fois. À la seconde agression, le jeune homme était avec un autre suspect. Lorsqu’elle a appris qu’un voleur a été arrêté, la jeune femme s’est rendue à la police et l’a formellement identifié.
À en croire la version de A.Djiba, née en 1967, le prévenu ne s’est pas contenté de prendre son sac, il s’est permis de faire des attouchements sur son corps.
La quatrième partie civile M.Mbengue a refusé de donner son sac et a sermonné Mbaye en lui demandant d’aller travailler comme le font les jeunes de son âge. Il l’a frappée, elle a réagi avec le seau qu’elle tenait. Mbaye a tiré son foulard et lui a donné des coups à l’épaule et au ventre. M. Mbaye a récupéré son sac, sa perruque de cheveux naturels et sa carte nationale d’identité, retrouvés chez Mbaye lors de la perquisition.
La pauvre N.C.Diop décédée cinq jours après son agression, avait reçu un coup de couteau au bras. Elle était en route pour l’hôpital lorsque Mbaye s’est jeté sur elle.
Tous ces vols ont été commis presque au même endroit, avec le même modus operendi et les descriptions physiques du suspect. Malgré tous ces détails, Mbaye a catégoriquement nié les faits. Il a croisé une dame dans la rue, elle s’est jetée sur lui et a crié au voleur.
Selon les policiers, Mbaye est décrit par son voisin de chambre comme une personne peu sociable, toujours accroché à son téléphone portable. Le parquet s’en est remis au tribunal.
Me Makhfouss Thioye de la défense ne pense pas que son client soit tel qu’il est présenté dans le procès-verbal de police. Ce n’est pas un monstre qui s’attaque aux pauvres dames vulnérables. Il y a probablement confusion sur la personne, a plaidé l’avocat. Pour celle qui est décédée, l’enquête a conclu que ses blessures n’avaient eu aucune incidence sur sa mort; Mbaye n’a que 20 ans, il n’a ni l’air, ni l’âge pour être un agresseur notoire.
Le tribunal a infligé deux ans de prison ferme à K.Mbaye, pour réfléchir sur ses actes et a réservé les intérêts civils.
