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Commentaire : Ne plus se taire ( par Mamadou Thierno Talla)

Comment rester insensible, aphone, indifférent face à la situation catastrophique que traverse notre pays ? Des jeunes continuent de tomber sous les balles des Forces de défense et de sécurité(Fds), une Constitution chahutée, un Président qui rate le dernier virage de son mandat, une école publique dévastée, une université en berne depuis huit mois, la coupe est décidément pleine. Notre cher pays est tombé bien bas. Principalement par la faute de Macky Sall, un homme à qui le Sénégal a donné tous les honneurs. Continuer à se taire serait donc tout simplement de la lâcheté et trahir sa mission de vigie.

L’homme par qui tous nos malheurs sont arrivés a certes réalisé des choses grandioses mais son patrimoine immatériel est catastrophique. Quand il ne sera plus là, on se souviendra surtout des emprisonnements massifs, des tentatives de mise au pas de la presse, des coupures d’internet, des moyens énormes déployés pour la liquidation de Ousmane Sonko, leader de l’ex-Pastef. Et tout ça pour au finish, aller vers une amnistie. Les médiations entreprises par Pierre Goudiaby Atepa et Alioune Tine ainsi que les libérations de dizaines de membres de l’ex-Pastef intervenues hier en sont les prémisses palpables. Tous souhaitent cette décrispation tant la situation est intenable. Mal-vivre et mal-être sont devenus le lot quotidien des Sénégalais pas difficiles à gérer et qui ne demandent qu’un peu de bonheur et de liberté à un chef oublieux du passé politique récent et gagné de façon effarante par l’hubris. Il aurait pu et dû se préparer  à quitter le pouvoir depuis 2019, à l’entame de son second et dernier. Hélas ! à vouloir trop ruser, on finit par être victime de ses propres errements.

Le Sénégal vitrine de la démocratie en Afrique est désormais la risée du monde alors que cette belle image était sa principale richessse.

Même si le mal est fait et qu’il est très profond, tout n’est cependant pas perdu.

Le Conseil constitutionnel ayant pris la sage décision de casser la loi prolongeant le mandat du Président et demandant la tenue de l’élection dans  »les meilleurs délais », il reste à Macky Sall une issue honorable. Si la présidentielle du 25 février ne se tient pas le 03 mars, il devra alors démissionner au plus tard le 02 avril prochain et céder la place au Président de l’Assemblée nationale Abdou Mame Diop. A charge pour cet intérimaire Président de la République d’organiser la présidentielle dans les 90 jours suivants.

Tout autre scénario prolongeant la présence de Macky Sall au Palais serait catastrophique.Les Senegalais ont suffisamment montré qu’ils ne l’accepteraient pas pour qu’il ne faille pas en rajouter. La messe est dite.

Mamadou Thierno TALLA

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