Dans son rapport au 7e congrès, le rapport du Comité central du Parti de l’indépendance et du travail(PIT) n’affiche pas encore de position tranchée sur une éventuelle candidature du Président Macky Sall. Le parti du ministre Samba Sy continue de s’interroger sur cette question majeure. Une prochaine réunion du Comité central pourrait trancher la question.
« Que doit retenir le PIT d’une éventuelle candidature du Président de la République sortant ?
Concernant cette dernière interrogation, le propos n’est pas de nous substituer au Conseil Constitutionnel. Il ne vise pas, non plus, à prendre la place des électeurs, du Peuple sénégalais qui, en définitive, est seul souverain. Il s’agit encore moins de gommer une page de notre récente histoire, celle de 2011-2012 ou pire, de ne pas apprendre de ce relatif récent passé.
Parlant d’histoire, il n’est peut-être pas superfétatoire de convoquer le Marx du Dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte. Marx y dit que tous les grands évènements et personnages de l’histoire se produisent, pour ainsi dire, deux fois : la première comme une grande tragédie, une seconde fois comme une farce sordide.
L’enseignement à en tirer et sans verser dans une sorte de téléologie, c’est que même si l’histoire n’est pas d’une linéarité absolue, on ne la comprend pas véritablement si on la pense comme un cycle dans lequel se jouerait un éternel retour, au point que rigoureusement l’autre se réduirait au même…
En tous les cas, il s’agit pour nous d’examiner cette problématique en amont, en tant que partie prenante particulièrement concernée, aux fins de trancher avec netteté.
En 2016, à l’occasion du Référendum portant sur la constitution, le PIT ne trichait pas. Ce fut, en prenant acte de tous les éléments de contenu des propositions de réforme de notre chartre fondamentale que nous invitions à voter ‘’oui’’. ‘’Oui’’ y compris à la limitation des mandats à deux !
Mieux, nous avons le sentiment que le Président Macky Sall lui-même était très nettement acquis à cette limitation, qu’il jouait en la matière franc jeu, comme du reste le fait est confirmé dans son ouvrage qu’il nous a dédicacé ‘’Le Sénégal au cœur’’ entre autres lieux de capture de l’engagement présidentiel.
S’il a changé de point de vue, nous devrions en comprendre les ressorts et nous demander, à froid, si notre Parti peut s’engager, avec lui, sur la voie de sa troisième candidature. Quels sont les enjeux du moment, les risques encourus par le Sénégal, la réalité des forces en présence, notamment du côté de celles qui pourraient l’emporter ? Quel avantage le PIT a-t-il à faire ceci plutôt que cela, étant entendu que le socle de notre action politique demeure la recherche de la stabilité du Sénégal, de la paix civile, de l’approfondissement de la démocratie et des libertés, du progrès social ?
Notre pays est à un tournant décisif dans un monde tourmenté. Le Sénégal a changé de statut en devenant pays producteur de pétrole. Plus que par le passé, nous sommes sous différents rapports, au carrefour de fortes convoitises.
Il s’y ajoute que nous ne pouvons manquer d’être attentifs à notre environnement immédiat avec toute l’instabilité qui y prévaut. Quels sont donc les choix qu’impose une telle conjonction de circonstances ?
Partant donc de l’idée que l’on ne réfute que ce que l’on remplace, ne faudrait-il pas au PIT (à défaut de proposer son propre candidat à la candidature) avoir une idée précise des différents postulants pour faire son choix ? Ce choix, pour être cohérent peut-il perdre de vue la nécessité de préserver le camp de la cohésion nationale, celui de la démocratie et du progrès social ?
Un ensemble de questions qui, au-delà d’imposer une analyse la plus approfondie possible, devrait mettre en devoir le prochain Comité Central, instruit des résultats des délibérations de notre congrès et disposant de la liste des candidats déclarés, de se retrouver pour trancher en dernier ressort. A cette question complexe à bien des égards, nous pouvons, nous devons apporter la meilleure des réponses et pour le pays et pour le Parti. »
