Les jeunes hommes qui fricottent avec Bacchus et « l’herbe qui tue » perdent le nord et sont souvent attraits à la barre du tribunal des flagrants délits pour menaces à ascendant. Mais il est rarissime de voir une fille poursuivie pour un tel délit par sa mère. C’est le cas de O. Diop, âgée de 22 ans.
F.S.Mbaye a attrait sa fille O.Diop à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar hier pour menaces et injures. Tout est parti d’une banale dispute entre deux de ses enfants. Elle est intervenue pour dire à O. Diop de ne plus frapper sa petite sœur dans les toilettes. La prévenue s’est offusquée de cette remarque et a voulu en découdre avec sa mère. L’ayant trouvée au téléphone, elle lui a dit d’interrompre sa conversation pour écouter ses quatre vérités. La maman n’en a eu cure et a poursuivi sa discussion au téléphone. O.Diop est alors partie de la maison, furieuse. Quelques minutes plus tard, la mise en cause a envoyé des messages vocaux à sa mère pour la traiter de tous les noms d’oiseaux et la menacer de ses foudres. Alors que sa maman était sortie, elle a cassé la serrure de la porte de l’armoire pour récupérer ses habits. Après ce forfait, O.Diop n’a plus fait signe de vie. Craignant pour sa sécurité et celle de ses enfants, F.S.Mbaye, domiciliée aux Hlm Grand-Médine, a déposé une plainte contre sa fille. Cette dernière qui était activement recherchée, a fini par être interpellée dans un bar avant d’être placée sous mandat de dépôt le 09 mai.
Manifestement outrée, la présidente du tribunal a demandé à O.Diop si elle prenait du chanvre indien. La concernée a juré que non et imploré le pardon de sa mère. Pour les insultes et menaces, elle était sous le coup de la colère. En ce qui concerne la porte de l’armoire, elle était pressée de prendre ses bagages et s’est dit qu’elle va appeler un menuisier pour réparer les dégâts.
Avant d’accorder son pardon à sa fille, la maman a tenu à dire: »Tous mes enfants étudient dans le privé et ce n’est pas moi qui paie leur scolarité. J’ai fait 19 ans de mariage avant de divorcer. C’est la volonté divine. J’ai été opérée deux fois. J’ai besoin de vivre en paix. Si elle me tue, qui va s’occuper de mes enfants? Tout ce que je veux, c’est qu’elle me laisse tranquille ». O. Diop tend la main à sa maman qui lui pardonne.
Le parquet a requis l’application de la loi pénale. Au moment où le conseil de la défense Me Serigne Amadou Mbengue prenait la parole, la maman et la fille assises l’une loin de l’autre, pleuraient. Me Mbengue a révélé que c’est F.S.Mbaye qui l’a constitué. « Une maman est irremplaçable. On doit l’honorer », a rappelé le conseil qui a sollicité la clémence, avant que le tribunal ne fixe le délibéré au 25 mai.
