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Troisième alternance: La rupture à l’épreuve

Pour la troisième fois après 2000 et 2012, le peuple sénégalais réalise l’alternance. Les urnes ont parlé hier, largement en faveur de l’outsider Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Partout une déferlante a largué Amadou Bâ, le candidat du pouvoir, loin derrière. Sa victoire au premier tour est nette. Ce qu’a reconnu le candidat de la Coalition Benno Bokk Yaakaar qui l’a appelé au téléphone pour le féliciter et prier pour lui. On n’attendait pas moins.
Bassirou Diomaye pourrait dès la semaine prochaine, après proclamation officielle et définitive des résultats de la présidentielle, être installé en qualité de cinquième Président de la République. Soit près d’un mois seulement après sa sortie de la prison du Cap Manuel en compagnie de son leader Ousmane Sonko. Prison où il séjournait depuis onze mois pour « outrage » à magistrat. Singulier et extraordinaire destin que celui de cet Inspecteur des impôts et domaines quadragénaire, couvé et coaché par Ousmane Sonko. Il se sait très attendu par de larges franges de la population, particulièrement les jeunes, ivres d’un avenir meilleur. Il n’aura presque pas d’Etat de grâce tellement les attentes sont grandes.
Son arrivée sera celle du début de la troisième alternance politique réalisée depuis 2000.
Chaque fois, les immenses espoirs nourris ont été déçus. Arrivé au pouvoir, Abdoulaye Wade pouvait faire faire n’importe quoi aux Sénégalais et ils l’auraient exécuté sans broncher. Malheureusement, il a fini par une tentative de « dévolution monarchique » du pouvoir et a raté sa sortie.
Idem pour Macky Sall, premier Président du Sénégal né après les indépendances. Après douze ans au pouvoir, sa fin a été marquée par de nombreux morts et un millier d’emprisonnements entachant son patrimoine immatériel.
L’arrivée de Diomaye marquera-t-elle la rupture promise par le « projet » de Ousmane Sonko?
Le chômage des jeunes avec son corollaire l’émigration clandestine, la réforme des institutions, la bonne gouvernance, sont autant de grands chantiers que le nouveau pouvoir devra résoudre rapidement. Or, rien ne lui sera pardonné et ce quinquennat sera court. 2029, c’est bientôt.
Mamadou Thierno TALLA

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